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Bilan sur la Revolution francaise de 1789

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Bilan sur la Revolution francaise de 1789 Empty Bilan sur la Revolution francaise de 1789

Message  Admin Mer 20 Oct - 22:42

LES PREMICES DE LA REVOLUTION
LA FRANCE, AU BORD DE LA REVOLUTION
La France, en 1788, restait l'état le plus puissant de l'Europe. Elle comptait vingt six millions d'habitants, soit 16% de la population totale du continent, en un temps où la Grande Bretagne en comptait à peine douze millions et la Prusse huit. Elle venait de gagner la guerre d'Amérique; son prestige militaire et naval n'avait jamais été plus grand. Dans toute l'Europe s'exerçait l'influence des écrivains et des artistes français
A l'intérieur, la monarchie opprimait-elle le pays? En droit elle demeurait absolue; en fait depuis quinze ans, les libéraux y étaient au pouvoir. Malesherbes, Turgot, Calonne, Necker, Loménie de Brienne n'étaient certes pas des tyrans. Pourtant la France bouillonnait de mécontentement et son gouvernement avait perdu toute autorité. Pourquoi?

LES CAUSES DE LA REVOLUTION
Les principales causes de la Révolution viennent du fait que l'ancienne Constitution (non écrite) du royaume ne fonctionnait plus.
- Le roi pouvait convoquer les états généraux : depuis 1614, il ne les avait jamais convoqués.
- Le Parlement pouvait faire respecter la coutume : il était devenu le défenseur des privilèges.
La nation n'était pas hostile à la monarchie. C'était la monarchie qui jadis avait réformé les abus et dompté les féodaux. C'était elle qui avait fait l'unité de la France et qui, après les guerres de religion, puis après la Fronde, en avait pansé les blessures. Le pays mettait dans le roi tout son espoir, à la condition que le roi prît le parti du pays. On attendait de lui qu'il mette au pas les privilégiés et qu'il protège le peuple contre l'administration qui devenait de plus en plus impopulaire.
La féodalité avait laissé aux paroisses et villages plus de libertés que les intendants. La gabelle, les aides, la taille étaient prétexte à une constance inquisition dont le paysan français avait horreur.
Les survivances féodales n'étaient plus tolérées par l'opinion publique. L'exemption d'impôts avait jadis été accordées à la noblesse en échange de ses services militaires. Mais cela faisait longtemps que le seigneur ne défendait plus militairement ses domaines, et avait même cessé de les administrer depuis qu'il vivait à Versailles. Les nobles qui résidaient encore sur leurs terres étaient pauvres et méprisés par les intendants.
Beaucoup de bourgeois étaient plus riches que des gentilshommes. Ils avaient lu les mêmes livre et reçu la même éducation. Les deux classes avaient le même vocabulaire et parlaient de "sensibilité", de "vertu"; Mais, malgré cette identité d'idéologie, une profonde inégalité sociale subsistait entre elles qui n'était plus acceptée.
"Le noble, fût-il éclairé, demeurait hautain".
Les seules provinces encore attachées à l'Ancien Régime étaient celles où survivait une véritable féodalité. Partout ailleurs un mouvement s'élevait contre une noblesse qui jouissait encore des privilèges alors qu'elle n'avait plus les charges.
L'armature religieuse n'était pas moins ébranlée que l'armature politique. La masse du peuple restait attachée à ses églises et à ses curés. Mais ceux-ci étaient atteints eux-mêmes par l'irréligion ambiante.
L'Eglise, non seulement était exempte de la plupart des impôts, mais percevait une dîme sur les récoltes.
Pourquoi? Que faisait-elle en échange?
Sans doute elle entretenait les églises et elle supportait des frais d'enseignement, mais le travail réel était fait par des curés crottés, mal payés, tandis que les évêques et abbés de Cour, qui n'exerçaient aucun ministère spirituel, prélevaient d'immenses revenus, roulaient carrosse et menaient des vies souvent peu édifiantes.
La France, en 1788, souhaitait de grands changements non parce qu'elle était misérable, mais parce qu'elle était, dans l'ensemble assez heureuse. Une relative prospérité engendrait l'ingratitude contre les institutions dont cet ordre était né. On tenait ces institutions pour des survivances honteuses. On ne voyait pas qu'elle étaient aussi des piliers et des arcs-boutants.
Nul ne s'inquiétait de ce que seraient, si l'on abattait soudain ces barrières, les réactions des foules. Nul n'imaginait ces réactions parce que la France, depuis la Fronde, n'avait pas connu de grands bouleversements. On croyait voir dans la révolution américaine le modèle de toute révolution.
LEMODELE AMERICAIN
La Fayette et ses amis, les jeunes officiers nobles revenus des campagnes américaines, avaient constitué, au cour même des classes dirigeantes, un centre de propagande pour les idées nouvelles. Il croyait sincèrement que la France pouvait imiter l'Amérique sans convulsions graves. Il s'attendait si peu à une révolution sanglante, qu'il se plaignait plutôt de la faiblesse des Français : "La Liberté ou la mort n'est pas une devise à la mode de ce côté-ci de l'Atlantique" écrivait-il.
Quelques années plus tard, la devise allait être si fort à la mode, que La Fayette, lui-même ne pourrait échapper à la mort qu'en perdant sa liberté.
Une minorité éclairée croyait pouvoir conserver le contrôle de tout mouvement révolutionnaire. Elle ne comprenait pas à quel point le cas de Washington (un modéré mettant fin à la révolution qu'il a commencé) est unique dans l'Histoire.
Par le livre, par le pamphlet, par les société de pensée, les idées nouvelles avaient gagné la bourgeoisie. Des clubs s'étaient ouvert à Paris. Dans les collèges se formaient de jeunes hommes nourris de Rousseau : Robespierre, Camille Desmoulins; Danton et Buzot; Saint Just. Des influences étrangères s'exerçaient secrètement dans le même sens : notamment l'Angleterre qui favorisait tout ce qui pouvait affaiblir la monarchie française.
Peu de Français, en 1789, souhaitaient une monarchie constitutionnelle du type anglo-saxon. Le roi, pensaient-ils, doit contrôler ses privilégiés; la raison publique doit contrôler le roi.
LES JOURNEES D'OCTOBRE
LA GRANDE PEUR
Quelles force obscures ont déclenché la terreur panique répandue à travers nos campagnes à la fin de juillet 1789? Un fait est certain : les paysans s'armèrent pour lutter contre des périls qui existaient certes mais que certains s'employèrent à grossir dans l'imagination populaire. Des jacquerie s'ensuivirent, dont les conséquences allaient être importantes pour les possesseurs de terres et de châteaux.
ANECDOTES : "ILS" ARRIVENT
A Saint Céré, le 29 juillet 1789, un échevin de Gamat arrive et annonce qu'une bande de 4 000 pillards approche, qu'il faut s'armer et sonner le tocsin. Un peu plus tard le bruit se répand que Brive, Tulle, Moissac sont en flammes. Pleins d'angoisse, les habitants de Saint Céré prennent les armes et attendent. Ils apprennent, quelques jours plus tard, qu'ils ont été victimes d'un farceur.
Le même jour, dans les campagnes de l'Artois court subitement la nouvelle qu'une armée anglaise a débarqué sur les côtes. D'autres disent que les impériaux ont passé la frontière. Ou bien, ce sont des brigands, des assassins, des incendiaires qui ravagent le pays. Personne n'a rien vu, mais chacun fuie vers les villes ou se cachent dans les forêts.
Le même jour, dans le diocèse du Mans, un homme crie que 1 500 brigands sortent d'Andouillé, qu'ils ont tout ravagé, égorgeant ceux qu'ils rencontrent. Une heure après, le commandant des gabelles de La Gravelle reçoit le même avis et part avec ses gabelous, assisté de 100 paysans armés de faux, de fourches et de bâtons. Le lendemain, on apprend que l'alerte est sans motifs et chacun rentre chez soi.
Ainsi, presque à la même heure, à toutes les extrémités du pays, le même fait se présente dans des circonstances identiques. Et cette panique instantanée est constatée dans dans presque tous les villages de France. La rumeur est partout qu'ils arrivent, qu'ils sont là. Qui? On ne sait pas, mais on a peur. L'épouvante croît sans cesse, alimentée, surexcitée jusqu'au paroxysme, jusqu'à la folie, par des courriers mystérieux.
Il en est ainsi dans le Lyonnais, en Champagne, en Auvergne, dans le Limousin, en Saintonge, en Vendée, à Sedan, à Guéret, à Montauban. Jusqu'aux régions les plus reculées, l'effrayante rumeur parvient avec la rapidité d'un écho.
Comment un mouvement si rapide a-t-il pu secouer toute la nation? D'où vient le mot d'ordre? Qui donne le signal? Là est le mystère. Mais il est vrai, que dans plusieurs contrées, on signale le passage d'émissaires inconnus, semant d'un mot la terreur, recommandant de prendre les armes et disparaissant aussitôt...
Dans quel but et par qui ce vaste complot fut-il organisé? Certains accusent le duc d'Orléans, d'autres Mirabeau : en général, on est d'accord pour l'attribuer aux "chefs révolutionnaires".
LA THESE DU COMPLOT
Paris avait marché, le 14 juillet, selon les vues du parti révolutionnaire, mais la population rurale, très attachée à la monarchie, semblait indifférente aux événements. Comment résoudre le problème d'entraîner cette masse insouciante et surtout d'armer aussitôt ce peuple dont on allait avoir besoin? Car les paysans de France étaient sans armes et sans munitions. Or partout, quand les imaginaires brigands furent signalés, soit au château du seigneur, soit aux arsenaux; on réclama des armes. Comment refuser? C'était pour courir sus aux bandits.
On peut aussi remarquer que, dès le commencement des troubles de France, Pitt, le ministre anglais, avait demandé et obtenu du parlement une somme de vingt cinq millions... Fonds secrets qui auraient servi peut-être à armer toute la France contre la royauté???
Mais il est sûr que, loin d'être un mouvement spontané, la "grande peur" fut en réalité une vaste expérience de mobilisation révolutionnaire.
LES JOURNEES D'OCTOBRE
LA NUIT DU IV AOUT 1789
La nuit du 4 août 1789, un vent de folle générosité passe sur l'Assemblée. Quelques aristocrates libéraux proposent l'abolition de tous les privilèges et droits féodaux. Le vote se fait dans l'enthousiasme mais l'euphorie ne durera pas longtemps. Les jours suivants, d'éminents juristes feront la distinction entre les droits abolis sans indemnités et ceux qui devront être rachetés. Ces distinctions entraînent de graves déceptions dans le Tiers, en particulier chez les paysans dont les espérances se trouvent déçues.
CETTE NUIT LA !!!
A la suite des lettres et les rapports venus de toutes les provinces, l'Assemblée comprend l'ampleur des troubles paysans de juillet. Survenus en pleine récolte, ils posent le problème des droits seigneuriaux et des dîmes. Les châteaux sont incendiés, les titres seigneuriaux brûlés, les redevances seigneuriales et les impôts impayés.
Pour le Comité des rapports, les lois sont sans force, les magistrats sans autorité, la justice n'est plus qu'un fantôme.
La "guerre des pauvres contre les riches" est déclarée. La noblesse est épouvantée. Défaite le 14 juillet, privée de l'appui de la force publique, pourchassée sur ses terres, elle craint pour ses biens et sa vie. Comment n'accepterait-elle pas de transiger? L'essentiel est de ne pas tout perdre.
C'est l'occasion, pour le Tiers, d'exploiter cette force populaire au profit de la révolution bourgeoise. Grand acteur de cette Révolution, le paysan trouvera son compte dans les avantages de l'abolition de la féodalité. De cette façon on l'apaisera, sinon on réprimera.
Jamais la position du Tiers, à l'Assemblée n'a été aussi forte. Il semble tenir à sa merci les les ordres privilégiés qui n'ont de recours qu'en lui pour faire lâcher prise à la meute des paysans. La révolution paysanne met en cause le régime seigneurial tout entier. Le soir du 4 août 1789, la "féodalité" est "mise en accusation" devant l'Assemblée. Le Tiers laissent des nobles, sympathisants du Tiers, ouvrir le débat : le vicomte de Noailles, le duc d'Aiguillon. Tactique qui sera reprise dans les séances suivantes.
Louis de Noailles insiste sur l'origine "sociale" des désordres : "que l'on s'attaque aux causes; le peuple des campagnes n'a pas demandé une Constitution, mais la suppression des aides, l'atténuation des droits seigneuriaux". Le duc d'Aiguillon pose le même problème : "Une grande révolution populaire bouleverse en ce moment le royaume; on parle beaucoup de brigands; mais, dans plusieurs provinces, c'est le peuple tout entier qui est soulevé". La solution est donc d'abolir tout de suite les exemptions fiscales et les droits seigneuriaux.
L'Assemblée fait un accueil enthousiaste à ces propositions. Une seule voix (venant du Centre du Tiers) s'élève contre. Tout le monde est d'accord. Il n'y aura pas de droits de l'homme tant qu'il y aura des droits féodaux!
LA CONQUETE DE L'EGALITE
Commence alors la grande scène des renonciations. C'est, en une nuit, l'écroulement de l'Ancien Régime. Avant de se séparer, à deux heures du matin, l'Assemblée résume les quinze grandes décisions qu'elle vient de prendre et qui doivent être mises en forme au cours des séances ultérieures. En tête, figurent les six articles relatifs au régime "féodal" portant sur les abolitions et les subventions.
La nuit du 4 août (née de la révolution paysanne) apparaît comme la grande nuit anti-seigneuriale, comme la grande conquête du peuple des campagnes. Les avantages ne sont pas négligeables. Mais seule la "féodalité" formelle disparaît avec ces textes qui promettent beaucoup plus qu'ils ne donnent. Mais la "féodalité" réelle (la féodalité économique) subsiste.
Pour la bourgeoisie (rivale sociale de la noblesse), l'avantage est considérable. Il n'y a plus désormais de terre aristocrate. L'égalité constitue un aspect de l'égalité civile, de même que la suppression du droit d'aînesse.
Tous les citoyens sont désormais admissibles aux emplois civils et militaires. Du côté juridique, la vénalité des offices, l'hérédité de robe disparaissent. La magistrature s'ouvre à la nouvelle génération bourgeoise. Elle y pénètre en bloc. La bourgeoisie, prend sa part énorme, immédiate.
L'égalité fiscale complète l'égalité civile. Les paysans profiteront, eux aussi, de la nouveauté. Des villes, des provinces, qui figuraient parmi les privilégiés du vieux système fiscal, renoncent à ces avantages qui leur faisaient une situation à part dans la communauté française. On s'empresse à ces abandons locaux ou régionaux.
En cette nuit, la France se transforme. Une sorte de novation au pacte national s'opère, substituant à la monarchie fédérée, la fédération égale et une de la France Nouvelle.
Seuls, toutefois, les principes sont proclamés. Reste à les mettre en forme. L'Assemblée mettra toute une semaine (du 5 au 11 août) pour y parvenir.
LES DROITS FEODAUX
L'Assemblée multiplie les textes concernant les droits féodaux. Les municipalités devront veiller à la perception, dissiper par la force les attroupements qui se formeraient pour l'empêcher. Les tribunaux poursuivront les officiers municipaux négligents.
De même pour les dîmes, cependant supprimées, dont la perception doit être strictement assurée jusqu'au 1er janvier 1791 : date à partir de laquelle elles cesseront toutes d'être perçues à jamais.
Une épreuve de force s'engage ainsi entre l'Assemblée et la révolution paysanne. L'opération du rachat apparaît, dans la majorité des cas, impraticable aux petits propriétaires. Elle est surtout très dispendieuse. Certains propriétaires rachèteront, notamment les riches; mais ceux-ci n'exploitent pas eux-mêmes. Au droit du ci-devant seigneur s'est substitué le droit dû au propriétaire. Au noble créancier du droit seigneurial s'est substitué le bourgeois, créancier du droit civil.
Rachetée ou supprimée, la féodalité continue à l'égard du paysan. Ce sera donc la résistance. Une guerre civile s'ouvre, une guerre populaire contre les assemblées bourgeoises, qui ne se terminera qu'en 1793, après la chute de la Gironde.
Les paysans auront reçu, à cette date, de sérieux acomptes, versés pour la plupart dès la Constituante. La suppression de la dîme à partir du 1er janvier 1791 leur a bénéficié dans la mesure où ils sont propriétaires.
Prenant le contre-pied de la politique royale, le décret du 15 mars 1790 abolit toutes les obligations imposées par la féodalité dominante : servage, corvées, certains droits de péage, certaines taxes locales. Ainsi disparaissent les derniers vestiges municipaux de son pouvoir. Dans la commune de 1790, le ci-devant seigneur ne doit plus être qu'un bourgeois comme les autres.
L'article premier du décret du 15 mars 1790 abolit toutes distinctions honorifiques, supériorité et puissance, résultant du régime féodal. Défense de porter ou de donner les titres de prince, duc, comte, Monseigneur, Excellence ou Altesse. Les livrées et les armoiries sont interdites.
Le décret du 13 avril 1791 supprime tous les droits honorifiques et toutes les distinctions ci-devant attachées tant à la qualité du seigneur justicier qu'à celle du patron. Le décret du 30 juillet 1791 défend de se dire ci-devant.
Il reste cependant des signes extérieurs de noblesse. Le même jour, un vif débat s'engage à leur sujet et, séance tenante, tous ordres de chevalerie ou autres, toutes corporations, toutes décorations, tous signes extérieurs qui supposent des distinctions de naissance sont supprimés en France.
Il n'y a plus en France que des citoyens égaux.
LA COCARDE TRICOLORE
Trois jours après la prise de la Bastille, le roi, cédant à la pression de Bailly, décide de se rendre à Paris pour saluer la municipalité nouvelle. Précédé de La Fayette, le carrosse royal arrive place de Grève devant le perron de l'Hôtel de Ville. La façade est ornée de drapeaux inconnus où se marient trois couleurs : le blanc, symbole de la monarchie, encadré par le bleu et le rouge, couleurs de la capitale.
Le roi met pied à terre, étonné de cette floraison inattendue. Il l'est encore plus lorsque Bailly, alors maire de Paris, l'accueille en lui tendant une cocarde aux trois couleurs.
"Votre Majesté veut-elle bien accepter le signe distinctif des Français?"
Sa Majesté accepte. Le descendant du Roi Soleil accroche donc la cocarde au revers de son chapeau.
Les trois couleurs sont devenues un emblème national. Le 4 juillet 1792, un décret rend obligatoire le port de la cocarde tricolore.
LA DECLARATION DE L'HOMME ET DU CITOYEN
LES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN
Les représentants du peuple françois, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer , dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution et au bonheur de tous. En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnoit et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.

ARTICLE PREMIER
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune
II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression
III
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation; nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément
IV
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui; ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société, la jouissance de ces mêmes droits; ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi
V
La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas
VI
La loi est l'expression de la volonté générale; tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation; elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents
VII
Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu, que dans les cas déterminés par la loin et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires,doivent être punis. Mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi, doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance
VIII
La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée
IX
Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne seroit pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi
X
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi
XI
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi
XII
La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée
XIII
Pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés
XIV
Les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes, ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée
XV
La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration
XVI
Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution
XVII
Les propriétés étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité

DEVOIRS DE L'HOMME
Aimer Dieu par dessus-tout, et la Patrie comme soi-même.
Soulager l'humanité souffrante et s'entraiderdans tous les tems.
Etre fidelle à la Loi, au Roi, et défendre la Constitution au péril de sa vie.
Se méfier des perfides caresses de ce qu'on appelloit autrefois les Grands. Surveiller les ennemis de la liberté, sans craindre de dénoncer leurs conspirations.
Ne juger jamais de leur conversion par leurs sacrifices et redouter la trahison sous le masque du patriotisme et de la bienfaisance.
Homme-citoyen, voilà tes devoirs; souviens toi que tu as brisé tes fers et que les despotes de la France étoient sans humanité, parce que le peuple étoit sans courage.

A VERSAILLES !
Ce dimanche 4 octobre 1789, la veille du drame, tout Paris frémit en lisant dans le Courrier de Versailles le récit déformé de "l'orgie" du jeudi précédent. En présence du roi et de la reine avait eu lieu un banquet offert par les gardes du corps. La cocarde tricolore, affirmait le Courrier, avait été foulée aux pieds! Les convives avaient refusé de boire à la santé de la nation. Un banquet! Alors que Paris manquait de pain! En ce clair dimanche d'automne, les Parisiens ne parlent que de l'outrage fait à la nation. Dans la nuit du 4 au 5 octobre, le tocsin sonne sans arrêt dans Paris. Dès six heures du matin, des femmes s'amassent et le cortège part.
C'est le premier peloton. Elles sont jeunes, vêtues de blanc, coiffées et poudrées, l'air enjoué et n'annonçant aucune mauvaise intention. Tout en marchant, elles forcent les femmes qu'elles rencontrent à les suivre :
"Venez! Nous partons pour Versailles!"
Porte Saint Antoine, elles entraînent une jeune fille de dix sept ans, Louise Chabry, dite Louison. Durant tout le début de la matinée, des groupes se dirigent vers "La Grève". Aux jeunes filles coiffées et poudrées se joignent, de plus en plus nombreuses, des viragos échevelées, puis des hommes.
En compagnie des femmes les plus exaltées, ceux-ci se ruent sur les portes de l'Hôtel de Ville. Ensuite, les femmes forcent le magasin d'armes, s'emparent de 800 fusils. Maillard se met à leur tête.
Ce matin là, suivi par plusieurs centaines de femmes, il prend le chemin de la place de la Concorde. Chemin faisant, les poissardes obligent les femmes qu'elles rencontrent à marcher avec elles. On entraîne même une marquise que l'on a voulu maltraiter.
A un garde à cheval, une poissarde crie :
"Tu vas à Versailles? Dis à la reine que nous y serons bientôt pour lui couper le cou".
Place Louis XV et sur les Champs Elysées, 6 000 à 7 000 femmes sont réunies, armées de manches à balai, de fourches, de lardoires. On voit même quelques fusils... mais ils sont portés par des hommes déguisés en femmes.
Non sans mal, Maillard parvient à mettre un semblant d'ordre dans son "armée" Sept tambours et deux canons ouvrent la marche. Le reste suit suit un peu à la débandade et en poussant des hurlements. Maillard parvient à calmer les Parisiennes qui ont soif et faim.
Tout est calme jusqu'à Sèvres, mais impossible de trouver des rafraîchissements pour ces dames. Grâce à quelques brocs de vin, "l'armée" se remet en marche. La pluie commence à tomber. Certaines femmes aiguisent d'énormes couteaux contre les bornes de la route et s'en prennent de plus en plus à la reine. Maillard est épouvanté de devoir faire son entrée à Versailles dans un tel cortège
Je fis former un cercle et leur dis que les deux pièces de canon qu'elles avaient ne devaient point être traînées à leur tête; que, malgré qu'elles n'eussent point de munitions, on pourrait les soupçonner de mauvaises intentions; qu'elles devaient plutôt montrer de la gaieté que de causer une émeute dans Versailles... Elles consentirent à faire ce que je voulais; en conséquence, les canons furent placés derrière elles et je les invitai à chanter "Vive Henri IV" en entrant à Versailles et à crier "Vive le Roi". Ce qu'elles ne cessèrent de répéter au milieu du peuple de cette ville qui les attendait et qui criait "Vivent nos Parisiennes!"
L'armée fait halte devant l'hôtel des Menus Plaisirs, où siège l'Assemblée. Une délégation de femmes reçoit l'autorisation d'entrer dans la salle des séances.
Le peuple manque de pain, il est au désespoir : il a le bras levé, il se portera sûrement à quelque excès. Nous demandons la permission de fouiller dans les maisons suspectées de renfermer des farines. C'est à l'Assemblée à épargner l'effusion de sang. Mais l'Assemblée renferme dans son sein des ennemis du peuple, ils sont cause de la famine. Des hommes pervers donnent de l'argent et des billets de caisse aux meuniers afin de les engager à ne pas moudre.
Les députés sont indignés. Le désordre va grandissant. Les femmes sont parvenues à se glisser dans la salle. Elles interpellent les représentants en criant :
Du pain! Du pain!Du pain!
Certaines embrassent les députés. On décide enfin d'envoyer au château Monnier, le président de l'Assemblée, pour aller expliquer au roi la triste situation de la capitale.
LA DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME
A l'instar des insurgés d'Amérique, les membres de la Constituante avit décidé de faire précéder la Constitution d'un exposé de leurs principes philosophiques, sociaux et politiques. Voté le 26 août 1789, le texte, composé sans plan bien précis, mêlait les droits de l'homme et ceux de la nation : liverté, égalité, souveraineté du peuple, séparation des pouvoirs, etc... La Constitution de 1791 sortit de ces grandes idées des réformateurs. S'appuyant beaucoup plus sur le principe de la liberté que sur celui de l'égalité, ceux ci donnèrent en fait la réalité du pouvoir à la bourgeoisie aisée.
Le 18 avril 1791, le roi ayant voulu, comme l'année précédente, passer la fête de Pâques à Saint Cloud où il pourra trouver , pour accomplir ses devoirs religieux, un prêtre insermenté a été empêcher de quitter les Tuileries. Dès lors, se sentant prisonnier, il n'a plus qu'une idée : fuir Paris où il se sent à la merci d'un coup de main. Il décide de se rendre à Metz où l'attend l'armée, restée royaliste. Mais il ignore que cette armée du marquis de Bouillé, fervent monarchiste, n'est guère sûre et surtout que la nation verra dans ce départ une véritable trahison.
LE ROI ACCEPTE LA CONSTITUTION
Ce 14 septembre 1791, le pays entier marque sa satisfaction. Louis XVI accepte la Constitution, qui doit faire le bonheur des citoyens. Malgré l'arrestation de la famille royale à Varennes et les humiliations du retour forcé dans la capitale, malgré les manifestations républicaines et la sanglante fusillade du Champ de Mars, Paris montre sa joie. La Révolution s'achève.
Vers midi, le roi quitte les Tuileries pour se rendre à la salle du Manège, siège de l'Assemblée Constituante.
Tout au long du parcours du carrosse royal, l'affluence des badauds est prodigieuse. On applaudit Sa Majesté mais quelques murmures montrent que l'enthousiasme est loin d'être unanime.
Le roi a revêtu un habit bleu brodé de soie, une veste blanche et porte l'épée au côté. La croix de Saint Louis brille sur sa poitrine. Une députation de 12 membres vient l'accueillir.
La salle est comble. La reine est déjà installée dans sa loge d'honneur avec ses enfants et quelques membres de la Cour.
A l'entrée du roi, tout le monde se lève. Mais le roi s'arrête sur le seuil. Il ne voit pas le trône où il doit prendre place. En revanche, un fauteuil lui a été préparé à la gauche de celui du président Thouret. Le dais et les ornements ont été enlevés. Que doit-il faire? Les semaines précédentes, il a été abreuvé de tant d'injures qu'il peut passer sur une nouvelle humiliation. Il s'avance et va s'asseoir auprès de Thouret. Puis il commence à lire le texte de son serment.
"Messieurs, je viens consacrer ici solennellement l'acceptation de la Constitution..."
Mais dès la 1ère phrase, il s'aperçoit que les députés se sont assis et qu'ils ont mis leur chapeau. Le souverain ne peut retenir un geste d'indignation. A son tour, il s'assied et se couvre. Puis il reprend, d'une voix altérée, le fil de son discours :
"Puisse cette grande et mémorable époque être le gage de la réunion de tous les Français, l'aurore de la paix et le bonheur de la France..."
A ces mots, on crie : "Vive le roi! Vive la Constitution!". Louis signe l'acte constitutionnel, puis le président prononce à son tour une petite harangue. Mais le roi ne peut oublier la nouvelle mortification qu'il vient de subir.
Il s'en va très vite, sans saluer personne et regagne le château par le jardin des Tuileries. Une fois seul avec Marie Antoinette, il lui dit :
"Tout est perdu! Vous avez été le témoin de cette humiliation, vous êtes venue en France pour voir cela!"
L'ensemble du pays ignore cependant l'inutile affront fait au souverain. Il ne voit qu'une chose : une ère nouvelle est ouverte. Louis XVI a retrouvé sa popularité. Il est à nouveau reçu au Manège, mais cette fois avec les honneurs dus à son titre de roi des Français. Les Parisiens l'acclament lorsqu'ils voient passer sa voiture. La reine, elle-même, si souvent vilipendée, est applaudie à l'Opéra.
Le 30 septembre, Thouret déclare la mission de la Constituante terminée. Les députés doivent se séparer. Un décret voté 6 mois plus tôt a interdit leur réélection à la future Assemblée Législative.
Désormais des hommes nouveaux vont tenir en main les destinées du pays. Tâche difficile, grosse de tempêtes. Les Français ne se rendent pas compte que la Constitution est inapplicable. Entre l'exécutif et le législatif, les heurts sont inéluctables, le second voudra prendre le pas sur le premier.
Pour mener la barque gouvernementale, il faudrait, aux côtés d'un roi incapable d'imposer sa volonté, des hommes d'Etat énergiques et surtout rompus aux affaires publiques. Or les 745 députés élus en septembre sont, dans l'ensemble, sans expérience politique. Les plus faibles seront menés par les plus violents.
Les jours de la monarchie sont comptés...
LE TRIBUNAL REVOLUTIONNAIRE
CREATION DU TRIBUNAL REVOLUTIONNAIRE ET DU COMITE DE SALUT PUBLIC
Devant tous les dangers qui menacent la France, la Convention décide la création de deux organismes dont les citoyens sentiront bientôt la poigne de fer : Le Tribunal révolutionnaire et le Comité de Salut Public. Après la chute des Tuileries, la Commune, soutenue par Robespierre, avait exigé l'institution du tribunal dit du 17 août pour juger les "crimes" commis contre les patriotes. Mais ceux ci ne le trouvèrent pas assez sévère et réclamèrent un nouveau "Tribunal extraordinaire". D'autre part, un Comité de défense générale avait été créé le 1er janvier 1793, mais il se montra vite incapable de résoudre les graves problèmes de l'heure. Transformé, il devint le Comité de Salut Public.
LA CONVENTION PROCLAME LA REPUBLIQUE UNE ET INDIVISIBLE
Aussitôt après la chute de la royauté (10 août 1792), il avait été décidé que les électeurs se rendraient aux urnes pour nommer une nouvelle Assemblée, ou Convention Nationale(le mot était pris aux "onsurgents" d'Amérique). Les élections se firent au suffrage universel, mais seulement 10% des Français partipèrent au scrutin, les royalistes étant éliminés d'office, beaucoup d'autres ne votant pas, par peur ou par indifférence. Déjà grandissait l'antagonisme entre girondins et montagnards, les premiers s'appuyant sur la province, les seconds sur la tumultueuse Commune de Paris.

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